dimanche 20 octobre 2013

♪ 12 : le journal des voyages prétentieux d'une Allemande et d'une Anglaise dans un cimetière

Dernièrement, j’ai écouté :

Duodecim d’Isnaj Dui, un très bel album d'ambient joué à la flûte (l’instrument principal de l’artiste, de son vrai nom Katie English), au dulcimer, au violoncelle… accompagnés de field recordings. Ce disque est une sorte de journal intime musical : chacune des douze pistes fut composée et enregistrée un mois précis, et reflète l'humeur et les événements de la vie de l’artiste durant cette période. On y entend donc des enregistrements sous-marins, de menuiserie, de frottements de câbles contre des coques de bateaux…

L’ambient qui n’utilise que peu voire pas de sons électroniques a souvent un son assez chaud, et c’est bien le cas ici. Mais les compositions de Duodecim sont aussi mélancoliques, introspectives et contemplatives avant tout, une musique qui évoque l’intérieur et la pénombre, avec une belle richesse et délicatesse sonores et une fausse simplicité au niveau des compositions ; un son original et personnel.

Le disque est sorti sous forme de livret en édition limitée ; vous pouvez en écouter une partie et l’acheter ici. Merci à SWQW pour la découverte !



Travelling Without Moving est le deuxième album du projet Air de Pete Namlook : de l’ambient épurée jusqu’à paraître froide, avec des mélodies et rythmes chauds qui se rapprochent du tribal ambient et quelques lignes de poésie en français qui parsèment le disque. On peut trouver ça un peu cliché, mais moi, ça me séduit !

Pete Namlook a collaboré avec Klaus Schulze et Tetsu Inoue entre autres, si ça peut vous aider à le situer (je ne sais pas qui est le plus connu des trois). Il a aussi sorti des tas d'albums en solo regroupés sous plusieurs de noms de projets différents, je ne connais pas bien encore.

Ah et puis il est mort il y a quelques mois… C'est d'ailleurs à ce moment-là où je l'ai découvert, quand Richard Chartier et un ou deux autres musiciens que je suis sur Facebook ont posté “R.I.P. Pete Namlook”. J'ai un peu l'impression d'être un vautour quand je découvre des artistes comme ça…



Bon, dire que Kanye West est surestimé, ou proférer quelque autre opinion que ce soit sur Kanye West, c'est comme vouloir enfoncer les portes du métro de New York à l'heure de pointe, à la limite je ferais mieux de ne pas en parler du tout, non ? Je ne sais pas.

J'ai trouvé que My Beautiful Dark Twisted Fantasy était un album frustrant : de bonnes idées, mais une réalisation à la fois trop et mal léchée, parfois incohérente, avec beaucoup trop de mauvais goût… En fait je n'ai réussi à l'écouter en entier qu'il y a quelques mois — à sa sortie j'avais du mal à le supporter plus de quelques minutes.

L'esthétique de Yeezus est nettement plus à mon goût. Ce qui ne veut pas dire que l'album soit bon dans son ensemble, mais il avait le potentiel pour l'être : les trois ou quatre premières pistes sont tout à fait convaincantes ! Au point que j'ai cru un moment pouvoir vraiment aimer Kanye West. Mais c'était avant qu'arrive “Hold My Liquor”, cinquième piste carrément nulle, et ensuite je ne sais plus, il y a des passages que j'ai aimé mais c'était tout de même saoûlant à la fin. Bref, j'en garde le début, ce qui est mieux que de garder une impression mitigée tout le long, donc je préfère Yeezus à Fantasy machin.

Ah et puis faudrait quand même lui apprendre deux-trois trucs, au cagné :
1) l'autotune, c'est hideux, c'est peut-être le pire effet qui ait jamais été inventé en musique, arrête avec ça ! ;
2) il n'était pas question de Romains dans 300, espèce d'inculte ! Tout le monde sait que Léonidas vient de Belgique, enfin.

P.S. Il paraît qu'aux États-Unis, un certain pâtissier français a inventé un hybride entre le croissant et le donut et que ça s'arrache comme des petits pains, au point que certains font la queue des heures pour en acheter et les revendre super cher sur eBay. Ça n'a rien à voir avec la musique mais qu'importe, il fallait parler de croissants quelque part.



In the Graveyard de Dead Moon est un vieil album de garage rock sympathique, pas parfait du tout mais sympathique.

Les meilleures pistes sont “Graveyard” et la reprise de “Hey Joe”. Mon cerveau a eu une crise d’illettrisme pendant un moment et s'est attendu à entendre les “naaaa naaa naaa na-na-na naaaaaa” de “Hey Jude” sur “Hey Joe”. J’ai honte.

Sinon c’est le plein d’énergie (le plus important), un son brut de décoffrage comme il se doit, une esthétique qui a pu inspirer Jack White, et aussi une ballade naïve un peu mal chantée qui fait tache (mais que je pardonne quand même).

Je ne sais pas bien parler de rock, excusez-moi.



Ich-Katastrophe de Maria Zerfall est… glaçant. Par ceratins côtés, cet album rappelle le Kollaps d'Einstürzende Neubauten*, mais en plus morbide, et joué par une seule femme plutôt que par les cinq punks que l'on connaît mieux… Le début est le pire : basses décharnées, voix à la limite du monocorde, pulsations sourdes, et ces paroles en allemand qui ne semblent parler que de mort et de solitude… ensuite ça devient un peu plus vivant, il y a des perceuses et tout.

C’est un bon disque je crois mais je ne vais pas l'écouter tous les jours, hein.

* Si ce groupe vous intéresse et que vous lisez l’anglais, j’ai écrit une critique complète de leur discographie ici.

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