samedi 10 novembre 2012

test de jeu vidéo n° 24 : Eternal Darkness


Добрый вечер tout le monde ! Ce soir, je voudrais vous parler d'un jeu vidéo que j'ai aimé.

Eternal Darkness: Sanity’s Requiem est un survival horror d'inspiration lovecraftienne ; on y incarne plusieurs personnages qui n'ont apparemment rien en commun, mais qui à différentes époques (de 26 avant Jésus-Christ à 2000 de notre ère) se retrouvent pris dans une même grande intrigue et confrontés aux pouvoirs des “Anciens” (des divinités monstrueuses, en conflit les unes avec les autres).

Le jeu n'est pas particulièrement difficile (à part un passage en particulier… deux maximum), mais fait preuve d'originalité à de nombreux égards ; et si la trame générale du scénario est assez classique, celui-ci reste très prenant. Le fait que l'histoire soit divisée en chapitres mettant en scène à chaque fois un personnage différent à une époque différente fait qu'il y a toujours une part d'inattendu. Au début, on a l'impression de jouer des histoires complètement séparées les unes des autres ; au bout de quelques chapitres, quand les nouveaux personnages revisitent des lieux vus par d'autres plusieurs décennies ou siècles auparavant, les pièces du puzzle s'assemblent. Les personnages peuvent être frêles et démunis, ou bien armés jusqu'aux dents avec fusil à pompe et sorts de malade — leur destin n'en est pas moins incertain face aux pouvoirs des Anciens.

Chaque personnage se retrouve à un moment ou à un autre avec le Livre des Ténèbres Éternelles entre les mains ; un ouvrage fait de peau humaine et d'os, qui lie le protagoniste à l'histoire générale et lui permet de lancer des sorts. Au début du jeu, son usage est assez limité et le personnage doit surtout s'en sortir par ses propres moyens, mais à partir du moment où on a récupéré un certain nombre de runes, on peut vraiment expérimenter de nombreuses manières et arriver à des résultats puissants (et parfois inattendus). C'est un détail, mais j'ai beaucoup aimé de pouvoir « découvrir » un sort avant que le jeu nous le dise ! Le jeu ne comporte pas de “vraies” énigmes à la Silent Hill, mais l'intérêt du gameplay se trouve bien souvent dans l'utilisation des sorts, qui aident à la fois à la résolution d'énigmes et à faciliter les combats…

Autre originalité : en plus d'une barre de vie et d'une barre de magie, les personnages ont une barre de santé mentale. Celle-ci baisse à chaque fois que l'on rencontre un monstre, et remonte quand on l'achève avant qu'il ne disparaisse. Si elle baisse trop, le personnage se met à avoir des hallucinations… et celles-ci sont particulièrement efficaces, vu qu'elles jouent autant des tours au personnage qu'au joueur même. Je n'en dirai pas plus, mais même après en avoir vu une vingtaine, certaines ont réussi à me surprendre en me faisant croire que j'avais fait une erreur fatale ou que ma console déconnait..! Si vous aimez le mindfuck dans les jeux vidéo (du genre combat contre Psycho Mantis pour prendre l'une des références les plus connues), vous devriez vous régaler.

Le style d'écriture (j'y ai joué en anglais, je ne sais pas ce que vaut la version française) est aussi inspiré de Poe et Lovecraft, donc un peu ampoulé (j'avoue que j'ai dû chercher quelques mots dans le dictionnaire, genre “foetor” !) mais tout à fait appréciable ; en tout cas je préfère ça à une écriture neutre. Et si l'inspiration lovecraftienne est manifeste, l'histoire même est mémorable. Surtout la manière dont on la “vit” en la jouant.

Au final, j'ai beaucoup apprécié ce jeu, sans doute l'un des plus marquants de sa génération. Dommage que sa suite ait été annulée…